Communication Non Violente

Tu veux parler de ce qui te blesse sans déclencher une guerre ? La CNV n'est pas une technique magique — c'est un chemin vers une connexion authentique. Et ça demande du courage.

Ce que la CNV est vraiment (et ce qu'elle n'est pas)

Quand j'ai découvert la Communication Non Violente de Marshall Rosenberg, j'étais en plein burnout. Et franchement ? Au début, ça m'a énervée. Tous ces "je ressens" et "j'ai besoin de"... J'avais l'impression de parler comme un robot émotionnel.

Et puis j'ai compris. La CNV, ce n'est pas une formule magique pour ne plus jamais se disputer. C'est un outil pour dire ta vérité sans transformer l'autre en ennemi. Nuance importante.

Ce que mes clients réalisent souvent

Sur mes 150 accompagnements, environ 70% des conflits répétitifs dans le couple venaient d'une même dynamique : l'un parle de ses émotions, l'autre entend des reproches. La CNV casse cette boucle.

Les 4 étapes de la CNV (version honnête)

Marshall Rosenberg a structuré la CNV en 4 étapes. Je vais te les donner, mais avec ce que l'expérience m'a appris — parce que dans les livres, tout a l'air simple. Dans la vraie vie, c'est autre chose.

1. Observer sans évaluer

C'est la partie la plus dure. Vraiment. Tu dois décrire les faits comme une caméra les filmerait, sans interprétation.

❌ Ce qu'on dit d'habitude : "Tu ne m'écoutes jamais."

✅ Observation CNV : "Quand tu regardes ton téléphone pendant que je te parle..."

(Et je sais de quoi je parle — j'ai mis des mois à arrêter de dire "tu es toujours sur ton téléphone" à mon ex. Le "toujours" ? C'est déjà une interprétation.)

2. Identifier tes sentiments

Pas ce que tu penses que l'autre te fait. Ce que tu ressens, toi, dans ton corps.

Résultat ? Beaucoup de gens confondent "je me sens ignoré(e)" (qui est un jugement sur l'autre) avec "je me sens triste et seul(e)" (qui est un vrai sentiment).

3. Reconnaître tes besoins

Derrière chaque émotion, il y a un besoin. Et c'est là que ça devient intéressant. Parce que les besoins, eux, sont universels : connexion, reconnaissance, sécurité, liberté...

Le truc, c'est qu'on attend souvent de l'autre qu'il devine nos besoins. Spoiler : ça ne marche pas.

4. Formuler une demande claire

Une vraie demande, pas une exigence déguisée. La différence ? Si l'autre dit non, est-ce que tu peux l'accepter sans péter un câble ? Si non, c'était une exigence.

Pourquoi la CNV échoue souvent (et comment éviter ça)

Je vais être directe : la CNV peut devenir une nouvelle façon de manipuler si tu l'utilises mal. J'ai vu des clients arriver en me disant "j'utilise la CNV mais mon/ma partenaire ne change pas".

Et c'est exactement là que tout se joue. La CNV n'est pas un outil pour changer l'autre. C'est un outil pour te connecter à toi-même d'abord, et créer un espace où l'autre peut te rejoindre — s'il le choisit.

Mon observation de terrain : les couples qui réussissent avec la CNV sont ceux où les deux s'y mettent. Si tu es la seule personne à faire ce travail, ça peut fonctionner un temps — mais à long terme, l'épuisement guette.

CNV et attachement : le lien que personne n'explique

Ce que les formations CNV classiques ne disent pas : ton style d'attachement influence énormément ta capacité à utiliser cet outil.

  • Attachement anxieux : Tu risques de sur-communiquer, de demander constamment des réassurances déguisées en "besoins"
  • Attachement évitant : Tu vas peut-être utiliser la CNV de façon intellectuelle, sans vraiment t'y connecter émotionnellement
  • Attachement sécure : La CNV devient un outil naturel pour approfondir la connexion

Je ne suis pas certaine que la CNV soit la meilleure approche pour tous les profils, mais elle reste un excellent point de départ — surtout couplée à un travail sur l'attachement.

Exercice pratique : ta première phrase CNV

Pense à une situation récente où tu t'es senti(e) blessé(e) par ton/ta partenaire. Maintenant, essaie de formuler selon le modèle :

"Quand [observation factuelle], je me sens [sentiment], parce que j'ai besoin de [besoin]. Est-ce que tu serais d'accord pour [demande concrète] ?"

Exemple : "Quand tu rentres tard sans me prévenir, je me sens inquiète et déconnectée, parce que j'ai besoin de savoir que tu penses à moi. Est-ce que tu serais d'accord pour m'envoyer un message quand tu sais que tu seras en retard ?"

Ça dépend vraiment de ta situation personnelle, difficile de généraliser. Mais si tu veux aller plus loin, je peux t'accompagner pour adapter ces outils à ta dynamique de couple spécifique.

Quand la CNV ne suffit pas

Le coaching — contrairement à la thérapie — ne remplace pas un suivi psy. Si tu te retrouves dans l'une de ces situations, la CNV seule ne suffira probablement pas :

  • Violence verbale ou physique récurrente
  • Traumatismes non résolus qui se rejouent dans la relation
  • Un(e) partenaire qui refuse catégoriquement tout dialogue
  • Addiction ou pathologie mentale non traitée

Dans ces cas, l'orientation vers un psychologue ou un thérapeute de couple est la bonne décision. Ce que mes collègues psychologues observent aussi : vouloir "communiquer mieux" ne résout pas les problèmes structurels d'une relation.

Maëva Corentin

Maëva Corentin

Coach certifiée ICF, spécialisée en Analyse Transactionnelle et Communication Non Violente. Après 8 ans en RH et un burnout qui a tout changé, j'accompagne celles et ceux qui veulent sortir des schémas amoureux répétitifs.

Article mis à jour le

Sources et références

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